L'OTAN ET L'OUVRAGE G
La France a été membre de l’OTAN (Organisation du Traité de l’Atlantique Nord) entre 1949 et 1967. De fait, la défense aérienne du territoire (D.A.T.) épaulée par les États-Unis, va intensifier sa présence et son activité.
La D.A.T. a ainsi construit de nombreuses stations radar, dont une bien particulière sur la colline du Salbert, à Belfort :
Elle a pour nom Ouvrage « G » de la D.A.T., ou de sa dénomination militaire SMR 60/921.
En dépit de son coût monumental, ce complexe deviendra rapidement obsolète et ne sera utilisé qu’une année, jusqu’en 1959. En cause, l’avancée technologique tant dans le domaine de l’aviation que de la détection, mais également du contexte géopolitique.
L'ouvrage G en quelques chiffres
L’ouvrage « G » a été créé en tant que Station Maitre Radar, autrement dit un centre de détection.
Les premiers travaux commencèrent le 12 mai 1953 et se terminèrent le 26 mars 1958.
Le complexe a été creusé à même la roche dans la montagne et certaines de ces manœuvres restent encore bien visibles aujourd’hui.
Pour les Belfortains de cette époque, le lieu était entouré de mystère ; en effet, la montée du Salbert était gardée et l’ouvrage classé Secret Défense (c’est encore le cas aujourd’hui). Les habitants appelaient les militaires présents dans l’ouvrage « les aviateurs ».
Même au sein du complexe, tous les militaires n’avaient pas le même niveau d’information : les accès étaient délimités par différentes couleurs de pièces ; à chaque couleur correspondait un niveau d’accréditation.
De 1959 à 1972, l’ouvrage continuera d’être géré par l’Armée de l’air, mais ne sera plus en activité. Il servira principalement de lieu de stockage de matériel.
Par la suite, la Ville de Belfort reprendra les clés de l’ouvrage, les antennes radar seront démontées et le Salbert sera réouvert au public. Il restera abandonné pendant une trentaine d’années.
Au milieu des années 2000, une association entreprend de restaurer l’ouvrage.
Un travail colossal est effectué, mais l’humidité et surtout les nombreux actes de vandalisme (intrusions, vols, feux et même l’explosion d’une bombe artisanale) a achevé la motivation des bénévoles.
Depuis 2016, l’association ATOMES (Association Touristique des Ouvrages Militaires et de l’Environnement du Salbert) a repris la gestion du site.
Les premiers travaux ont porté sur la sécurisation des accès, le nettoyage de la salle des cartes et la remise en état du réseau électrique.
De nouvelles salles sont restaurées et ouvertes au public chaque année dans l’optique de faire de l’ouvrage, à terme, le premier musée sur la guerre froide de France.
Couloir principal avant et après restauration par les bénévoles de l’association ATOMES